TARN VALLEY TRAIL : les Gorges du Tarn pour 1 euro

Visiter les Gorges du Tarn en train, c’est possible. Ca ne coûte qu’un petit euro le voyage «merci Carole Delga», mais à un détail près, il ne faut pas oublier de prendre son vélo avec soi. Voyage insolite assuré !

8h36, gare de Millau, quai n°3, deux mamans, une grand-mère encadrant une ribambelles de bambins, de gamins et de rejetons et quatre cyclistes grimpant à bord du TER direction Séverac, Banassac, St Chély d’Aubrac et à son bord, en équilibre sur le marche pied, un contrôleur habillé d’un petit gilet sans manches, guilleret et prévenant «attention, moi, dans mon train, je ne veux que des gens heureux».

Météo au grand beau, ciel carte postal d’un bleu «office de tourisme», doux balancement du wagon, coup de sifflet à chacun des tunnels traversés, des mioches émerveillés, le nez au carreau, ainsi débutait ce voyage dans les Gorges du Tarn. Ce n’était pas une première, mais s’échapper ainsi de la ville, comme autrefois par la Micheline, c’est toujours un ravissement, un plaisir renouvelé.

A Banassac, gare embroussaillée où l’herbe haute raffole désormais d’un ballast enfin libéré des herbicides, nous sommes descendus. Un étudiant, chevelu et clopant à peine les portes refermées nous toisa dédaigneux, en un tour de pédale, nous le laissions dans une sorte de mélancolie, nous étions déjà les deux roues sur le goudron de l’ancienne Nationale, direction La Canourgue, Sainte Enimie, porte d’entrée des Gorges du Tarn.

Ainsi débute une ballade dans les Gorges par ce petit voyage en train. Un arrêt à La Canourgue pour avaler tôt le matin un café et une tartelette aux abricots affolant une nuée de guêpes, et c’est parti par quelques tours de manivelles sur cette jolie route, la D998, grimpant gentiment jusqu’à la baraque de Lutran. Au sommet, c’est un bien grand mot, le causse s’offre en douceur, le Sauveterre frôlant les 1000 mètres d’altitude au petit Puech de Moungro, 1010 mètres qu’en même, ça se respecte.

 

La descente sur les Gorges s’attaque une fois passé Laval-du-Tarn, un village en retrait de la route. Déjà, les premières vues sur le Méjean, au loin, cette tâche brune, rousse laissée par un feu de sécheresse meurtrié d’un début d’été en surchauffe.

A Cabrunas, il faut serrer des freins, la route vient border le précipice. Arrêt obligatoire, en face de l’ancien café, fermé et abandonné, il faut se hisser sur le petit muret pour admirer le cirque de Pougnadoires, les gorges du Tarn dans toutes leur splendeur. Sous nos pieds une rivière asséchée laissant à découvert de petites plages paradis des pagayeurs du dimanche. Rive gauche, le parcours de la Tarn Valley Trail se devine, une grande courbe allant de petites terrasses en petites combes filant vers le château de la Caze niché en rive droite.

A l’affiche de ce théâtre d’une insolente beauté, un spectacle vivant offrant aux curieux, aux téméraires, un décryptage, une lecture libre de ce paysage unique, ça vaut bien un petit tour en train ! Pour un euro, ce n'est pas le Tarn à boire !

Post Facebook le 10 JUILLET 2022


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