TARN VALLEY TRAIL : pourquoi de tels taux d'abandons sur les ultra-trails

Alain Roche a posé une question de fond intéressante via «Bref, je fais du trail » «pourquoi de tels taux d’abandons sur les ultra-trails allant de 50 à 70% ?» avec cette phrase d’alerte «mais où jusqu’où ira-t-on ?».

Ce questionnement mérite ce petit rappel.
Lors de la première édition de Tarn Valley Trail, un 100 miles (160 km) placé en tout début de saison, nous avons enregistré un chiffre plus qu’honorable avec 35% d’abandons (et 30% chez les femmes) sur les 270 partants bien en de ça des chiffres enregistrés sur des ultras typés montagne.

Ce chiffre relativement faible s’explique par la façon dont nous avons conçu notre parcours et notre course :
. une distance normée (100 miles) mais un dénivelé maîtrisé. Nous aurions pu très facilement gonfler le dénivelé pour atteindre la barre des 8000 mètres + mais ce parcours aurait manqué totalement de cohérence et quelles auraient été les conséquences néfastes sur le nombre de classés ? La réponse est dans la question…. !

 

. la cohérence justement, un parcours doit correspondre à une logique de cheminement, le-la coureur-se doit comprendre pourquoi il-elle se dirige d’un point à un autre, d’un village à une ferme, d’une rive à une autre, d’un causse à un autre par des voies ancestrales) sans lui mettre sous le nez des bavantes pour bouffer uniquement du déniv.

. des barrières horaires accessibles même si la première BH pouvait faire peur au préalable à certains, certaines (6 km/heure).

. une seule base de vie mais placée semble-t-il correctement (109ème km) offrant plusieurs heures de repos si besoin jusqu’à 6 heures en pointant à 23 heures au poste (seulement 9 abandons)

. des parcours de replis sur la fin de parcours (qui n’ont servi à pratiquement rien car juste un seul coureur dérouté !!!)

. un temps maximal de 40 heures mais au final Véronique Lhote termine avec une 1 heure d’avance sur ce temps limite.

. une communication très active basée sur la compréhension du terrain

Bien sûr, Tarn Valley Trail ne joue pas dans la cour des ultras montagne et encore moins dans la surenchère du déniv. +.
Cette épreuve porte en elle le désir profond de se distinguer, s’épanouir et s’imposer par son parcours épousant les logiques d’un terrain, d’une géographie, d’une géologie propre aux Cévennes et aux Grands Causses.
C’est une autre façon de concevoir un ultra, un voyage intimiste où l’on rentre dans l’histoire de ces "pays". Ca se mérite, ça se peaufine et c'est jouissif !!!

Photo :  Dans les derniers km, l'arrivée toute proche, la dernière scène de cette grande pièce de théâtre écrite pour chacun, chacune - photos Exo Dams

Post Facebook le 01 AOUT 2022


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